Il suffit de se balader dans les rues de Hong-Kong pour les voir en train de pousser leurs charrettes débordantes de cartons laissés à l’abandon dans les rues par les restaurants, les magasins ou les particuliers.
Leur travail, c’est de ramasser les cartons pour les revendre ensuite une poignée de dollars hongkongais à des dépôts de recyclage, où ils sont plus précieux que le plastique.
Hong-Kong ne possède pas vraiment de centre de recyclage d’ailleurs et la ville s’appuie surtout sur ses décharges, mais elles sont toutes déjà saturées. Ses cartons sont donc expédiés en Chine continentale, et chaque jour c’est près de 200 tonnes qui sont ainsi collectées par ces fourmis ouvrières. Leur travail est essentiel pour l’Environnement et pour celui de ce hub financier international mais c’est aussi le reflet d’un système de protection sociale précaire.
Elles ont plus de 60 ans et travaillent jusqu’à 14 heures par jour pour 50$HK (+/- 5€)
Je dis « elles » car à 80% ce sont des femmes qui occupent ces emplois non reconnus et dépourvus de protection sociale. Mais ces emplois leur sont essentiels pour compléter leurs petites retraites ou économies qui ne leur permettent pas de vivre décemment, dans quasi la ville la plus chère du monde (Hong Kong est la quatrième ville la plus chère au monde en termes de coût de la vie, selon Economist Intelligence Unit.)
Elles ont le dos voûté, les doigts déformés à force de déchirer et d’aplatir les cartons et les jambes arquées de pousser à longueur de journées des charrettes qui pèsent plusieurs dizaines de kilos.
2020, c’est l’année qu’à choisit la Chine pour mettre un terme à l’import de déchets étrangers sur son territoire obligeant ainsi Hong-Kong à trouver une solution pour le traitement de ses déchets (cf. sa récente île artificielle de traitement des déchets) , on pourrait s’en réjouir pour l’environnement bien entendu mais que penser du système sociale qui les a conduit à arpenter les rues jusqu’à les user ?
Source : Publication ONG Waste Pickers Platform (WPP) et le site